Raymond Berdou est membre et fervent défenseur de la plateforme « Territoires Educatifs09 » en sa qualité de vice-président du Conseil départemental de l’Ariège en charge de la culture, de la jeunesse, du sport et de la citoyenneté. Mais beaucoup le connaissent en Ariège pour son double engagement dans la vie éducative d’une part, en tant qu’enseignant, et dans la vie publique au travers de divers mandats parmi lesquels il a sillonné.
Et sur ces sujets, nous pourrions résumer la vie de Raymond Berdou en une phrase : « Il est tombé dedans quand il était petit ! »
Des évidences !
Au point de départ, son grand frère, de 12 ans son ainé. Il lui a fait apparaitre comme une évidence, dès l’adolescence, qu’il devait devenir enseignant.
Et c’est également par atavisme qu’il a pris goût à l’action publique. En 1989 il succède en effet à son père qui était alors maire de Camarade.
Attaché à l’Ariège, après un passage par l’école normale de Foix, il démarre sa carrière à Ste Croix-Volvestre, en tant que remplaçant tout d’abord, puis à Lasserre en tant que titulaire.
Et le sport comme support !
Il découvre alors l’USEP (Union Sportive de l’Ecole Publique) et engage ses élèves, au cours de ses différents postes, dans des rencontres sportives. Il considère en effet que seul le collectif est capable de contribuer à l’émancipation complète de l’individu. Education et éducation populaire sont déjà ainsi intrinsèquement liées en lui.
En 91, Claude COLLA et Jean Michel FERRE, respectivement président et secrétaire Générale de la FOL (fédération des œuvres laïques) lui proposent le poste de délégué départemental USEP. Il entre alors de plein pied dans l’éducation populaire. C’est le temps des lendits, ces grandes fêtes de la jeunesse sportive qui existent en France depuis 1880.
De 93 à 99, Raymond Berdou fera un tour par l’enseignement adapté en occupant un poste à l’EREA de Pamiers. Puis il retournera à l’USEP jusqu’à sa retraite, en 2018.
Au cours de ces longues années passées à l’USEP il développera notamment des rencontres départementales de ski de fond et de golf, permettant aux élèves de découvrir de nouveaux sports, peu accessibles alors. Et il n’oublie pas encore la formidable aventure de l’organisation de l’assemblée générale de l’USEP nationale en 2010 à Foix.
L’engagement dans la vie publique
L’autre pilier de Raymond BERDOU, c’est incontestablement son engagement pour la vie publique.
A 30 ans, il « hérite » du siège de maire de son petit village natal, occupé jusqu’alors par son père. Une équipe municipale dynamique permet notamment de doter ce « coin perdu de l’Arize » d’un équipement de vidéo transmission en haute définition permettant l’accès à la culture par des retransmissions de spectacles (opéra de Berlin, etc.).
En 92, Raymond Berdou est élu (benjamin !) du conseil général. Il en est aujourd’hui le plus ancien élu (« mais pas le plus vieux ! », se plait-il à dire).
Depuis 2001, il est élu Maire du Mas d’Azil.
Le social en toile de fond
Si le grand projet d’aménagement de la grotte est l’action la plus visible de ses mandats, Raymond a voulu structurer, via la communauté de communes de l’Arize qu’il a présidé jusqu’à sa fusion avec la Lèze, l’action sociale sur son territoire.
La signature du premier contrat éducatif local a permis de regrouper l’ensemble des acteurs autour d’un projet dynamique et ambitieux. Mais Raymond Berdou, fidèle à son attachement aux principes de l’éducation populaire, a toujours privilégié la gestion associative pour les activités éducatives, « l’éducation ne peut pas être mise en marché ». Il a alors favorisé la création d’une association locale, « Arize Loisirs Jeunesse », avec l’aide des Francas de l’Ariège, et son complice de toujours Christian ROUCH.
L’éducation n’est pas un marché !
L’action en direction de l’enfance jeunesse a été, dès le départ, le premier budget de la Communauté de Communes de l’époque. Un signe fort de la volonté de mettre en place des accueils de qualité pour les enfants et les jeunes et plus globalement pour les familles du territoire. Un territoire sans services éducatifs ne fidélise pas les populations et n’en accueille pas de nouvelles. Et puis il est convaincu que c’est d’abord à l’échelle d’un territoire, d’un bassin de vie que s’apprend et s’exerce la citoyenneté.
En tant qu’élu puis vice-président au conseil départemental, Raymond Berdou a naturellement choisi ses domaines de prédilection.
Ensemble, c’est mieux !
Selon l’adage cher à Henri NAYROU qu’il aime citer…
« Quand on est petit, il faut être intelligent »
…la construction de son action politique repose sur la volonté et la nécessité de tisser des liens entre acteurs d’un territoire rural pour être plus efficace.
Dans le domaine de la culture, c’est à la création d’un schéma départemental de lecture publique et d’un schéma des enseignements artistiques et culturels qu’il s’est attaché, avec la mise en place, notamment, d’un réseau départemental de bibliothèques, la labellisation de manifestations culturelles et un projet à venir de structuration du théâtre.
Quant à la jeunesse, Raymond Berdou est, depuis le départ, un fervent défenseur de la plateforme Territoires Educatifs qu’il a contribué à solidifier en veillant à ce que le Conseil Départemental soit toujours présent dans toutes les instances et actions.
Quant au sport, il est bien évidemment également à l’origine du schéma départemental de développement du sport.
Mais la vie publique est aussi parfois faite de frustration.
« Pour le citoyen, le temps de l’action politique est souvent trop long et il l’est en effet, dira-t-il. Il faut d’abord convaincre les élus de son bord, puis l’ensemble des élus de la collectivité. Il faut ensuite trouver les partenaires pour la mise en œuvre des actions. Puis vient enfin le temps de la délibération. Après la délibération, j’ai fini mon boulot ou presque ! ».
Pour conclure cette interview, j’ai demandé à Raymond Berdou de citer ce qui le représente :
Un acteur : Michel GALABRU (la bonhommie en commun)
Un film : Les misérables
Une chanson : « Aimer à perdre la raison », de Jean FERRAT
Nous laissons à ceux qui le connaissent l’interprétation de ces deux derniers choix…
Portrait réalisé par Blaise LE GOAEC