Portrait du mois : Nicolas Delesalle, “Élu dans le Douctouyre”

  • 22 décembre 2020
  • Elus - Enseignants - Jeunes - Parents - Professionnels de l’animation

Actualités du réseau Portrait

Connaissez-vous Nicolas ? Non, pas celui qui porte des cadeaux aux enfants en cette saison. Ce n’est pas non plus le petit Nicolas, celui-ci est grand et ne fait pas de bêtises… Ni un Nicolas célèbre en politique, au cinéma ni même dans le milieu sportif.
C’est un nouveau Nicolas, engagé dans le paysage rural de la Vallée du Douctouyre, installé depuis quelques années comme agriculteur éleveur de brebis laitières et producteur de fromages de ces mêmes bêtes à quatre pattes…

Un parcours atypique

C’est un parcours atypique qui l’a conduit à s’installer en Ariège.
Il est natif du Béarn où il grandit jusqu’aux années collège qu’il passe en Norvège. De retour dans le Béarn, il obtient son Bac, et part faire une « prépa » scientifique à Toulouse. Il suit des études d’ingénieur généraliste à Paris où il s’engage, déjà, dans l’association GENEPI qui propose de l’enseignement aux personnes incarcérées. Il reste 2 ans dans la capitale, mais ce grand garçon ne tient pas en place. Il part en Turquie où il exercera ses compétences de génie des procédés et de gestion de projets…
De retour en France, il travaillera comme chargé de projet dans le Parc Naturel Régional du Verdon. Premier contact avec le monde des collectivités locales. L’expérience est intéressante mais sa posture de technicien ne le satisfait pas. Nicolas a besoin d’action, beaucoup d’action et de contact avec la nature et les animaux. Ils sont pour lui source de vie et leur présence dans son quotidien est très précieuse. Le voilà parti 6 mois en estive dans le massif du Verdon, comme berger…

Je ne sais pas si les brebis qu’il élève sont celles qu’il a gardées dans le Verdon, mais il est désormais éleveur. Cela lui a pris 4 ans de travail acharné pour faire vivre son exploitation. Il se sent bien en Ariège, il y rencontre des agriculteurs dynamiques et une vraie vie associative, dans laquelle il compte bien s’engager. La dimension démographique de ce territoire lui permet de tisser de vrais relations humaines et riches de sens, qui le motiveront à s’y installer avec sa famille.

Rajouter de la vie sur le territoire

En 2019, sa fille rentre à l’école et il est élu à Lieurac l’année suivante en tant que conseiller municipal. Il s’est engagé parce qu’il croit au maintien de la vie dans les villages, à la mission de service public qu’une collectivité doit exercer, à l’intérêt de faire participer l’ensemble de la population à la dynamique locale. Il veut « rajouter de la vie » sur le territoire du Douctouyre. C’est très naturellement que les élus de la vallée sont venus le chercher pour qu’il exerce les fonctions de président du Sivom de la Vallée du Douctouyre.
Il considère que cet outil permettra de construire un projet à une échelle cohérente, de mettre en place un système de communication entre les différentes communes afin d’offrir des services complémentaires et nécessaires au développement de la vie dans la vallée. Il souhaite évaluer les besoins de la population et construire un projet de territoire en harmonie avec ses spécificités.

Partage de connaissances

En intégrant l’équipe du Sivom, il a le sentiment d’avoir rejoint une vraie équipe, motivée, ayant la volonté de valoriser le travail collectif
Il souhaite se nourrir de l’expérience de tous, profiter des opportunités qui lui seront données pour faire vivre le territoire et développer de nouvelles offres. Il découvre le contexte institutionnel et politique, sa complexité en même temps que sa richesse. Le projet des politiques éducatives concertées départemental est pour lui un support intéressant pour mener une réflexion avec les délégués syndicaux et les techniciens. Il croit fort au partage de la connaissance, et trouverait intéressant que des temps de formation communs élus/techniciens puissent être proposés. Ainsi les élus et les techniciens seraient moins isolés et moins démunis parfois, devant la multitude des dispositifs et des démarches à accomplir avant de voir un projet se concrétiser. La mise en réseau, la mutualisation des moyens et des ressources sont essentiels pour lui et vont lui permettre de s’ancrer au territoire.


Malgré sa récente installation dans cette vallée, son regard extérieur, sa fraicheur et un utopisme sereinement revendiqué, sont des gages de réussite pour les projets de développement et de dynamisation de la vallée du Douctouyre qu’il s’est fixés.


Interview et portrait réalisés par Solange Salva