Le cycle 2020 de la formation des coordonnateurs et coordonnatrices de politiques éducatives locales a pris fin les 11 et 12 mars derniers, toujours en présence de Laurence Barthe, géographe, maître de conférence à l’Université Toulouse Jean Jaurès.
Une conclusion qui invitait les participant.e.s à penser leur « territoire éducatif » au prisme des évolutions qu’il connaît aujourd’hui, notamment avec l’arrivée dans le paysage ariégeois de la convention territoriale globale (CTG,) portée par la Caisse d’Allocations Familiales. Cette dernière articule les dispositifs et s’inscrit dans un projet concerté avec les acteurs locaux.
« Ce sont les hommes, leurs déambulations, le choix qu’ils font d’un lieu, leur façon de l’habiter qui créent l’espace public et non l’inverse. […] C’est une affaire d’habitants et d’habitudes, crées et transmises, infiniment fragiles. »
Marie Rouanet. Dans la douce chair des villes. Payot, 2003
Projet de territoire, jeux d’acteurs, croisements entre démocratie représentative et démocratie participative, faire territoire, pilotage et gouvernance…si ces concepts avaient été abordés lors des deux précédents modules de formation, c’est à une démarche de prospective que les professionnels ont été confrontés pendant ces deux journées.
La prospective pour « sortir du pilotage à vue » et pour co-construire
« La propective n’est ni une doctrine, ni un système. Elle est une réflexion sur l’avenir (…) Issue de nos problèmes les plus pressants, nourrie de notre inquiétude la plus authentique, la prospective n’est pas simplement l’expression d’un intérêt gratuit que nous porterions à l’avenir, sans nous arracher pour autant à nos habitudes. Elle ne vise pas à satisfaire notre curiosité, mais à rendre nos actes plus efficaces. Elle ne veut pas deviner, mais construire. Ce qu’elle préconise, c’est (…) une attitude pour l’action. Se tourner vers l’avenir au lieu de regarder le passé n’est donc pas simplement changer de spectacle, c’est passer du “voir” au “faire”. »
Gaston Berger dans Méthodes et résultats (1960)
La prospective, c’est une autre façon de lire et d’observer le territoire. C’est une méthode d’animation visant une projection des acteurs, habitants, experts à travers une relecture du passé et du présent incitant à sortir du « pilotage à vue ».
Ce n’est pas de la prévision et encore moins de la prédiction.
C’est une démarche qui oblige à accepter de se décaler au regard de sa réalité vécue : une démarche critique et une démarche modeste
C’est une attitude basée sur le partage d’idées, sur la co-construction collective d’hypothèses sur le futur, sur une approche interdisciplinaire qui peut mobiliser toutes les générations
Accompagner le changement
La prospective c’est avant tout concevoir des futurs possibles pour mieux agir et se positionner dans le présent : un outil de pilotage pour maîtriser et accompagner le changement, pour donner du sens à l’action collective, pour accroître ses marges de manœuvre.
Gageons donc que cette mini séance de prospective aura permis aux professionnels présents de se décaler de leurs représentations et pratiques et d’acquérir des outils d’animations qui inscriront leurs missions dans de nouvelles perspectives.