Coordonnateurs PEL : comprendre pour mieux agir, les 9 temps de la coopération

  • 21 juin 2022
  • Elus - Enseignants - Professionnels de l’animation

Actualités du réseau Développement local

en référence aux travaux de “l’Institut des Territoires Coopératifs” sur la maturité coopérative.

Interroger le processus coopératif en action au sein de la plateforme « Territoires Éducatifs », tel est l’enjeu de la révision du projet départemental pour des politiques éducatives concertées.

Pour relever le DÉFI, les coordonnateurs enfance jeunesse et politiques éducatives du département ont participé les 19 et 20 mai, puis le 15 juin dernier à un séminaire de formation sur le thème « Facilitons notre lendemain ». Julie Lafforgue, formatrice facilitatrice, accompagne ce cheminement.

L’objectif : se préparer à animer, le 6 octobre prochain, une journée en intelligence collective qui devrait inscrire le partenariat ariégeois dans une nouvelle étape dynamique et efficiente.

Première étape nécessaire : comprendre les neuf fondamentaux qui viendront nourrir le processus coopératif et que chacun devra accepter comme incontournable.

Les 9 temps de la coopération – Illustrations de Sandrine Abayou

La disponibilité

Depuis 15 années d’existence officielle de la plateforme, un élément a été acté par tous : coopérer demande du temps !

La disponibilité est par conséquent la première condition à la coopération. Mais se rendre disponible ne suffit pas si les intentions de chacun ne sont pas exprimées et si la présence, physique et morale, n’est pas totale. La qualité de présence de chacun influe sur la qualité de présence de l’autre et influence donc le processus de coopération.

Le lien

Pour Albert Jacquard « Communiquer, c’est mettre en commun, et mettre en commun, c’est l’acte qui nous constitue. Si l’on estime que cela est impossible, on refuse tout projet humain. »

Coopérer c’est donc être en capacité d’aborder l’autre en tant que personne et non en tant que « rôle » qui lui incombe. C’est faire lien avec elle, et faire lien c’est voir le rapport existant entre deux choses.

Le cadre

Mais coopérer c’est également avoir un cadre commun, même s’il est implicite. Ce cadre est garant d’une coopération efficiente en ce sens qu’il est à a fois rassurant et facilitateur pour les concernés. Il pose les bases d’une réussite vers laquelle chacun souhaitera cheminer.

L’introspection

Les coordonnateurs en charge de l’animation ne devront pas oublier de se questionner sur le « qui coopère ? » : est-ce les organisations entre elles ou est-ce les personnes qui composent ces organisations ?

Laisser le temps à chacun d’une phase d’introspection sur ses propres motivations, sur ces pratiques, sur ces perceptions de la situation et être capable d’énoncer ainsi sa part d’implicite, prévaudra sûrement. Se comprendre soi-même avant de comprendre l’autre est un préalable requis. Edgar Morin parle d’une « culture psychique, gymnastique de l’esprit, qui consiste à nous regarder, nous observer, nous comprendre, comme nous faisons parfois de la culture physique tous les matins».

Se dérouter

Mais coopérer c’est sans doute également accepter de faire des pas de côté, de changer de direction, d’enlever nos « pilotages automatiques », de prendre des contre-pieds et de se dire que le conflit peut être créatif et aboutir à la décision partagée.

La Perception

L’enjeu du 6 octobre devrait être également d’amener les participants à se décentrer de leur place, à se déplacer, à bouger les lignes, à accepter de prendre la place de l’autre, d’avoir ainsi une autre perception, de voir autre chose que ce que l’on voit au quotidien, enfermés dans nos habitudes.

La maturité coopérative

Les coordonnateurs ont également eu à s’interroger sur leur propre maturité coopérative au sein de la plateforme; sur ce qui fait que le contexte, l’évènement, l’arrivée d’un autre…ne vient pas perturber le processus en cours. En quoi la plateforme TE est un processus pérenne ou comment peut-elle le devenir ? Une question qui animera pleinement le collectif en octobre.

Un retour Nourrissant

S’interroger sur ce que l’on vit depuis quinze ans, se nourrir du passé pour alimenter le futur sera également une préoccupation qui déterminera les modalités d’animation du séminaire. Se parler de la grande histoire, mais aussi de ses propres petites histoires sera contributif à un apprentissage collectif et facilitera la progression vers une autre direction commune.

La décantation

Si agir est une nécessité, le temps de la décantation s’avèrera nécessaire. Au-delà du 6 octobre chacun devra se donner un temps de digestion des éléments qui seront venus nourrir cette construction d’un avenir commun. Comment va-t-on transformer cette expérience en apprentissage? Tel sera l’enjeu final, afin de permettre à chacun de s’inscrire dans des actions non contraintes et à se recentrer sur l’essentiel.