Si l’on en croit leurs histoires respectives, de « grands » hommes du passé furent apparemment aussi de grands dépressifs (Van Gogh, Baudelaire, Chopin, Hemingway, Maupassant, Beethoven…).
Ce constat nous amènerait-il à dire que broyer du noir, dans un contexte social et économique morose, devrait finalement stimuler notre imagination ?
Dans son apologie de la mélancolie « Contre le bonheur », l’écrivain Eric G. Wilson, explique que l’état de mélancolie naît d’une insatisfaction face au monde tel qu’il est, et que ne pas accepter ce monde là peut stimuler notre imagination.
La mélancolie serait ainsi vectrice d’un fort pouvoir créatif.
Antonin Artaud, romancier et homme de théâtre, n’écrivait-il pas d’ailleurs dans « Van Gogh, le suicidé de la société » : « Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé que pour sortir, en fait, de l’enfer » ?
Les articles de ce mois de septembre 2023 attestent incontestablement d’une créativité et d’une mobilisation qui naissent dans la réaction et le refus :
- Soulever l’enthousiasme avec un festival enfance et jeunesse (FEJ) haut en couleurs à Pamiers,
- Affirmer que le résultat n’est qu’un bref instant entre deux voyages avec l’expérimentation AJIR qui prend fin,
- Donner la parole aux jeunes avec le CESEA mais aussi leur donner le pouvoir d’agir et penser demain avec eux au travers d’un forum ouvert,
- Redonner à l’éducation populaire sa place dans le débat public avec le CRAJEP,
- Bousculer les codes professionnels et se donner le temps de « rire en équipe » avec la ligue de l’enseignement
- Rappeler que l’honnêteté est une vertu et non une faiblesse avec le portrait d’Aurélie Neves-Coelho
In fine, des actions et convictions portées haut et fort par des artistes de l’éducation populaire qui ne manqueront pas de continuer à faire preuve de créativité quand l’environnement appelle à la déprime !