L’époque est à la concertation, à la participation, au faire ensemble…
Quels textes, quels discours, quelles circulaires ne mettent pas l’accent sur cette nécessité, sur cette exigence des temps, sur cette évolution de la société qui met la verticalité au rang d’un passé révolu ?
« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » dit le proverbe.
Cependant, le dire c’est bien, mais le vouloir vraiment, c’est mieux !
Et le veut-on vraiment ?
Lancer une concertation parce-que c’est souhaité, parce que c’est demandé, parce que c’est obligatoire dans la procédure, ou parce que ça se fait tout simplement… n’est-ce pas peine perdue ?
Quant à dire que l’on va faire et ne pas faire ce que l’on dit…n’est-ce pas perdre du monde sur le chemin, perdre la confiance, susciter la méfiance, au risque de se retrouver tout seul ?
La concertation c’est une prise de risque, une perte de pouvoir parfois, c’est du temps, perdu penseront certains … et c’est de plus un budget ! Avec quel retour sur investissement ?
Montrer que l’on est capable d’écouter sa population ou ses salariés n’est pas la même chose que de leur donner la parole. Le premier est un effet d’image, le deuxième marque un désir de changement, un engagement politique.
Un processus de concertation est comparable à un marathon avec ses accélérations, ses tensions, ses moments de lassitude, de fatigue. Ceux et celles qui le mènent doivent être en capacité d’affronter le débat, d’accueillir une animosité potentielle, de faire des pas de côté, de bouger des lignes.
Un processus de concertation, de participation, ne s’improvise pas. Il demande des compétences particulières et il ne souffre pas l’improvisation. Il demande également d’être en capacité de donner à chacun les clés de compréhension du sujet ou projet débattu.
Quelle légitimité a-t-on pour donner un avis si l’on n’a pas de solides connaissances sur le sujet ?
Et comment peut-on affirmer que l’on fait ensemble quand le processus ne se cantonne qu’à l’information ?
Un processus de concertation doit diversifier les modes d’expression pour permettre la participation du plus grand nombre, y compris ceux et celles qu’il est difficile d’atteindre.
Chaque citoyen est potentiellement, au regard du droit, acteur de l’intérêt général. Chaque citoyen peut nourrir la décision publique. La démocratie d’aujourd’hui n’est pas en grande forme, mais chaque citoyen peut inspirer la démocratie de demain, une démocratie de construction.
En ce qui concerne notre domaine éducatif, sommes-nous certains de ne pas passer à côté de vrais processus de participation lorsque nous mettons en œuvre des dispositifs qui la revendiquent pourtant ?
Aménagement des temps de l’enfant, Territoires Educatifs Ruraux, Politiques intégrées de jeunesse, Notre école faisons-la ensemble et demain, Programme de santé publique sur les compétences psychosociales…autant de dispositifs et de sujets qui peuvent être l’occasion de montrer la force du collectif, la complémentarité des rôles, dans l’intérêt des enfants et des jeunes.
Alors, ne passons pas à côté, montrons que nous le voulons vraiment, ne faisons pas tous seuls…