Portrait du mois : Eric D’ALMEIDA, le sens du service public !

  • 18 décembre 2019
  • Elus - Enseignants - Jeunes - Parents - Professionnels de l’animation

Actualités du réseau Portrait

La plateforme « Territoires Educatifs », c’est avant tout un réseau composé de personnes ayant chacune sa propre identité personnelle, professionnelle, institutionnelle…

Et ce réseau fonctionne parce que chacun est différent, parce qu’il est porteur de valeurs, de postures, d’idées qui rentrent en interaction avec celles des autres. Le partenariat devient ainsi un lieu d’articulation de différentes cultures et se place au service d’une organisation en mouvement. Chaque personne occupe donc une place privilégiée dans ce réseau et nous avons souhaité les mettre une par une en lumière, en vous proposant une rubrique « le portrait du mois ». Nous alternerons les présentations d’ un.e coordonnateur.rice territoiral.e / d’un membre institutionnel/d’un membre associatif/ d’un.e élu.e territorial.e. Nous démarrons ce cycle par le portrait d’un coordonnateur de politique éducative territoriale : Eric d’Almeida.

Eric d'Almeida

Eric D’Almeida est coordonnateur de la politique éducative pour la communauté de communes de Tarascon-sur-Ariège. S’il n’a pas toujours été coordonnateur, il est cependant fonctionnaire depuis plus de 30 ans parce que le service public, pour lui, ça a du sens, il l’a en lui, il l’incarne sans doute, depuis tout petit qui plus est.

Ne serait-il pas né fonctionnaire d’ailleurs ?

A cinquante-trois ans, Eric garde l’énergie et la fougue du débutant. Ses convictions, ses valeurs, il les porte dans les yeux. Des yeux qui pétillent, des yeux qui s’émeuvent, des yeux qui frôlent la colère parfois, des yeux qui rient souvent, des yeux qui font que vous vivez ses souvenirs avec lui, en même temps qu’il vous les relate.

Fonctionnaire par hasard ?

Etre fonctionnaire pour lui ? Un concours, oui mais de circonstances, une succession d’opportunités de rencontres, qui ont fait que, en bref… un hasard dira-t-il !

Un hasard ? En êtes-vous si sûr Monsieur D’Almeida parce que quand on écoute votre parcours, ce n’est pas vraiment l’impression que cela donne.

Son cœur de métier, ce qu’il a toujours voulu faire, c’est l’animation socio-culturelle, l’action socio-éducative.

A l’âge de 11 ans, en vacances dans un camping avec ses parents, il rendait déjà service aux autres familles en gardant et en amusant les enfants.

Inscrit au centre de loisirs de Tarascon-sur-Ariège, son territoire de vie et de cœur, sa maturité le rendait proche des animateurs, et c’est tout naturellement qu’à l’âge de 16 ans il devenait aide-animateur.

Et tout est ensuite allé très vite. Un très court séjour à l’université, un père qui le fait travailler autour d’un balai à l’usine locale de Pechiney, puis une rencontre qui va l’amener à l’IUT « carrières sanitaires et sociales » de Bordeaux.

Revenir au pays

Une formation de qualité, des expériences diverses, un engagement au sein d’un mouvement d’éducation populaire avec là aussi des rencontres d’hommes et de femmes qui laissent des traces, une empreinte indélébile.

Mais toujours une envie : revenir au pays, contribuer au développement de ce territoire qui est le sien, pour lequel il a envie de s’investir, d’agir.

Alors de situations bénévoles en contrats aidés, il prend conscience que s’il veut faire sa place il faut qu’il se rende indispensable, qu’il gagne la confiance. Il crée des services, des évènements au sein de la MJC locale, il contribue à rendre une âme à ce territoire rural qui subit qui plus est une crise industrielle. Et, de marche en marche, il se retrouve à la tête d’un service jeunesse, dans lequel il a suscité des envies, des passions, des vocations, dans lequel il a révélé des talents.

Défendre des convictions

« Les concours, je les ai passé un peu par hasard » dira-t-il aussi.

Tout d’abord agent de catégorie C, il devient animateur de catégorie B, puis attaché lorsque la filière animation se crée, concours qu’il préparera d’ailleurs juste la veille…. Ce concours-là, il est persuadé l’avoir eu parce qu’il a démontré qu’il était capable de prendre des responsabilités, ses responsabilités, de tenir tête, de défendre ses convictions, de servir l’intérêt général avant son intérêt particulier.

Son temps, il ne le compte pas. Son investissement est proportionnellement égal à ses convictions, à ses valeurs.

« Je donne aux autres, le temps n’a pas d’importance, quand on travaille pour l’intérêt et le bien-être des gens, on ne compte pas ».

Et puis des circonstances politiques vont l’amener à quitter ce territoire, son territoire, et à rejoindre le Conseil Général de l’époque en tant que « réfugié politique » nous dira-t-il avec humour.

De chargé de mission enfance-famille où il développera un réseau partenarial exceptionnel, à chef de centre local, il deviendra directeur territorial, sans jamais se départir par contre de son engagement associatif à Tarascon en tant que volleyeur pratiquant, puis entraineur.

« Je suis à ma place »

Mais quelques années après, il y revient sur ce territoire de vie. Quand la collectivité intercommunale lui propose un poste de coordonnateur de la politique éducative locale…c’est le retour à la source qui n’a jamais cessé de l’abreuver, au sein qui n’a jamais cessé de le nourrir.

Et c’est là qu’il est aujourd’hui, entouré dans son bureau de centaines d’affiches, de textes, de photos, de mots, qui disent qui il est, ce qu’il porte, ce qui le caractérise, ce qui le motive.

Il est à sa place ! Parce-que pour lui, l’éducation c’est son crédo, et c’est fondamentalement un service public. Il regrette juste que les accueils périscolaires ne soient pas un service obligatoire pour garantir l’équité et l’égalité de traitement des enfants, des jeunes, des familles.

S’il est issu de l’éducation populaire il en garde incontestablement les valeurs humanistes. Mais pour lui il ne faut pas confondre ; ce que doit apporter l’éducation populaire c’est de la réflexion, de l’innovation, de la ressource, mais elle ne doit pas se substituer au service public.

Ce service public qui pour lui ne peut être que synonyme d’engagement, d’humanisme, d’humilité « ce sont les citoyens qui te payent, il ne faut pas l’oublier, on leur doit le meilleur de nous en retour ». Et de conclure notre interview en disant : « En fait j’aime les gens, c’est pour ça que je suis là » !

Interview réalisée par Nadine Bégou