Forum Français de la Jeunesse : Quelles propositions pour 2022

  • 27 janvier 2022
  • Elus - Enseignants - Professionnels de l’animation

Ressources pédagogiques Citoyenneté Jeunesse

A quelques mois de l’élection présidentielle, le Forum Français de la Jeunesse – regroupant les principales organisations nationales gérées et animées par des jeunes de moins de 30 ans – dévoile 20 propositions, pour répondre à cette question : “comment ramener les 87% de jeunes absents aux derniers scrutins s’ils ne se sentent pas intégrés ou qu’on décide de parler pour eux ?”

Voici un petit récapitulatif des mesures proposées

Education

  • Muscler la démocratie scolaire! Loi en faveur de la prise en compte des enjeux de démocratie participative dans les lycées et universités.
  • Ouvrir l’école à l’éducation populaire : soutenir durablement les associations de jeunesse et d’éducation populaire via l’augmentation des financements pluriannuels et ouvrir une ligne de financement spécifique pour les organisations de jeunes ; encourager les conventions de partenariats entre académie et associations d’éducation populaire.
  • Engager les villes moyennes dans des projets ESR pour être au plus proche des territoires ruraux : faire de l’enseignement supérieur dans les villes moyennes un axe thématique dans la programmation 2023-2026 d’Action Cœur de ville.
  • Femme et ingénieure? Homme et aide-soignant? C’est possible! Développer la formation des personnels de l’orientation (personnel d’animation socio-éducatif, professeur-e-s en conservatoires, associations, bénévoles, etc.) en intégrant la question des stéréotypes de genre ; favoriser la découverte et l’exploration des métiers (…) en s’appuyant sur des actrices et acteurs spécialisés.
  • Lever les contraintes financières des étudiant(e)s : revaloriser le montant des bourses et de les “linéariser” pour éviter les effets d’échelon. Sortir de la vision familialiste de nos aides sociales pour accompagner l’ensemble des jeunes vers l’autonomie.

Précarités

  • Moins de 25 ans mais pas moins citoyen(ne) – un RSA pour tou(te)s! Ouvrir le RSA dès 18 ans à tou(te)s ; revaloriser le montant du RSA à hauteur de 50% du revenu médian, modification du Code de l’action sociale pour ouvrir le RSA dès 18 ans (Article L262-4).
  • S’engager en faveur de l’accompagnement de TOU(TE)S les jeunes éloigné·e·s de la formation ou de l’emploi : modification du contrat d’engagement jeunes (CEJ) – ouvrir ce dispositif à tou(te)s les jeunes précaires ; augmenter les moyens financiers des structures accompagnatrice en maintenant a minima le financement de 1.600 euros attribué par jeune et par an aux Missions locales ; appliquer le dispositif sans limite de durée, jusqu’à l’insertion du jeune dans un emploi stable ou une entrée en formation ce qui jouera un effet de levier dans l’accès au logement des jeunes.
  • Accompagner et soutenir les jeunes majeur(e)s : un projet d’accompagnement vers l’âge adulte! Modifier la loi relative à la protection des enfants pour créer un projet d’accompagnement vers l’âge adulte jusqu’au 25 ans.
  • Précarité et santé : ouvrir le chèque psy à d’autres enjeux de santé pour permettre l’accès à des rendez-vous annuels de prévention chez des spécialistes (dentistes, gynécologues, ophtalmologistes, etc.) et le généraliser aux jeunes de moins de 25 ans ; amplifier et organiser la mise en place d’ambassadeur(rice)s santé pour mener des actions de prévention auprès des jeunes sur leurs lieux de vie ; diversifier les lieux d’implantation des distributeurs de protection hygiéniques gratuites.
  • Repenser le système d’assurance chômage pour les jeunes : suspendre la réforme de l’assurance chômage et rouvrir les négociations avec les partenaires sociaux.

Place des jeunes dans la démocratie

  • Créer la citoyenneté du XXIème siècle ou ouvrant le droit de vote à 16 ans et en accompagnant la formation des citoyen(ne)s : expérimentation du droit de vote à 16 ans pour les élections européennes de 2024 ; éduquer et sensibiliser dès le plus jeune âge à la citoyenneté et à la vie démocratique en s’appuyant notamment sur l’éducation populaire ; banaliser chaque année le 9 mai – jour de la Fête de l’Europe – pour permettre aux organisations de la société civile de réaliser des interventions en milieu scolaire ; créer un kit pour les primo-votant·e·s détaillant les enjeux de chaque élection.
  • Accroître la place des jeunes instaurant des quotas de moins de 30 ans : créer des quotas jeunes de moins de 30 ans à hauteur de la proportion qu’ils représentent dans la société dans les institutions et les partis politiques (14%), ces quotas seront également paritaires afin de s’assurer que les jeunes femmes bénéficient aussi de ce renouveau démocratique.
  • Renouveler durablement et régulièrement la classe politique en instaurant le non-cumul des mandats dans le temps : procéder à une réforme des institutions afin de limiter le renouvellement des mandats, des parlementaires et des élu.e.s locaux, à une fois, soit 2 mandats consécutifs dans le temps.
  • Reconnaître le rôle majeur des associations, et notamment des organisations gérées par des jeunes, dans l’exercice de la citoyenneté : expérimenter le droit de pétition à l’échelle locale à l’initiative d’associations ; mieux valoriser les parcours d’engagement des jeunes (reconnaissance des acquis) ; créer des financements spécifiques pour les organisations de jeunes afin de garantir leur existence.
  • Rendre l’exercice démocratique plus accessible : permettre l’inscription sur les listes électorales 10 jours avant les scrutins ; développer le vote par correspondance ; aller à la rencontre des citoyen·ne·s en instaurant la délocalisation ponctuelle des bureaux d’inscription sur les listes électorales.

Environnement

  • Former les étudiant(e)s et plus généralement les citoyen(ne)s sur les enjeux climatiques et environnementaux afin de faire face au défi de la transition : mettre en place un socle commun d’enseignement sur les enjeux environnementaux ; adapter un enseignement de ces enjeux à chaque cursus ; développer un plan de formation continue incluant ces enjeux.
  • Intégrer davantage la santé environnementale dans les politiques de santé : permettre l’accès des citoyen·ne·s à l’information sur les impacts néfastes de certains facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, qualité de l’air, alimentation, etc.) par des campagnes publiques d’ampleur ; approfondir les connaissances sur le sujet par un effort de recherche renforcé et coordonné. Les résultats de ces recherches serviront de base pour faire évoluer les politiques publiques de santé.
  • Faire des sujets environnementaux un pilier du débat démocratique! Développer des campagnes de sensibilisation sur l’impact environnemental des différentes énergies utilisées pour informer les citoyen(ne)s dans leurs choix ; renforcer la transparence et la précision des rapports d’évaluation surtout lorsqu’il s’agit de lois dans le domaine environnemental.
  • Rendre accessible une alimentation de qualité et respectueuse de l’environnement : mise en place de chèques alimentaires basés sur le revenu pour encourager une consommation responsable et locale des ménages les plus précaires et des moins de 25 ans ; instaurer dans les restaurations collectives (cantines scolaires, universitaires et d’entreprises) un quota obligatoire d’approvisionnement en circuit-court.
  • Améliorer la taxe pollueur payeur à l’échelle européenne : s’engager au niveau européen pour faire appliquer correctement cette taxe et que le pollueur prenne en charge la pollution dont il est responsable.