Des directeurs et directrices d’ALAE ont vécu récemment une démarche de co-développement leur permettant d’analyser leurs pratiques professionnelles. La démarche part du simple principe que l’on peut apprendre des autres.
Certain.e.s reconnaîtront sans doute une méthode d’éducation populaire portée dans les années 1940 par des membres de la résistance : l’entraînement mental. Il s’agissait alors de développer des outils favorables à un raisonnement critique.
Après exposition collective de divers sujet le groupe fait un choix prioritaire parmi les problématiques soulevées par les participants et issues de leurs difficultés, préoccupations et projets concrets, vécus au quotidien, et sur lesquels ils souhaitent prendre du recul pour être plus efficaces.
Les participants sont d’autant plus motivés à être dans l’action et la résolution des problèmes que l’on parle d’eux ou de questions qui leur sont proches.
L’animateur du groupe n’est pas « un sachant » mais un facilitateur.
Plusieurs phases très normées permettent l’expression, la prise de recul, l’évitement de jugement, la classification des problématiques… jusqu’à l’aboutissement sur des propositions concrètes avec lesquelles la personne concernée peut repartir en s’engageant à mettre en œuvre ce qui lui parait le plus pertinent.
Une méthode qui fonctionne pour diverses raisons :
- Elle permet le rapprochement de la pratique et de la théorie à travers un cadre logique, dialectique et éthique
- Elle est structurée. L’animateur libère la parole du groupe, le fait cheminer progressivement, en toute confiance
- Un climat de bienveillance est instauré ; il est propice à l’échange et à la transparence
- La personne qui porte le sujet choisi est plongée simultanément dans la réflexion et dans l’action
- Le partage d’expériences permet prises de recul et apprentissages que la théorie ne saurait apporter
- Le co-développement s’intéresse avant tout à la relation qu’entretient la personne avec sa situation en s’exprimant sur ses difficultés
- La méthode permet de penser hors de son cadre quotidien, de s’en extraire et de développer ainsi sa créativité
- Elle privilégie une faculté d’analyse et d’abstraction
La séance vécue par les responsables d’ALAE proposée dans le cadre du répertoire départemental de formation, était étalée sur un seul après-midi. En ce sens elle peut être considérée comme une séance d’initiation plus que comme une réelle séquence de co-développement.
Gageons cependant qu’elle aura suscité des envies et que ces pratiques pourront être étendues dans le temps et à d’autres structures.
