Il existe des récits que l’on partage, d’autres que l’on rédige, et puis il y a les expériences que l’on vit et celles que l’on se fait raconter… L’histoire que nous souhaitons vous narrer ici est celle des colonies de vacances. Mais ce n’est pas une histoire ordinaire! C’est la « grande histoire » des colonies de vacances, de leur création jusqu’à nos jours. Et pour mieux vous la raconter, nous avons choisi de l’illustrer à travers la « petite histoire » des colonies de vacances, une histoire locale, colorée de vécus et de souvenirs qui laissent une empreinte dans notre mémoire.
Alors, écoutez bien, ouvrez grandes vos oreilles : il était une fois, l’histoire des colonies de vacances …
Les colonies de vacances : une machine à remonter le temps de la France !
Depuis leur grand début en 1880, 60 millions d’enfants ont fait leur passage par ces fameuses colonies de vacances. Véritables éponges des courants sociaux et politiques, elles ont été un champ de bataille idéologique jusqu’au milieu du XXe siècle. Alors, prêt.es pour un voyage dans le temps ?
Dans le sillage des lois Jules Ferry
Petit fun fact : les premières colonies ne sont pas nées en France, mais en Suisse ! Dans les années 1870, le pasteur Hermann Walter Bion a envoyé 68 enfants de Zurich chez des paysans. Et voilà, l’aventure était lancée, se répandant comme une bonne tarte aux pommes à travers l’Europe.
Les colonies de vacances françaises ont pris vie avec l’école gratuite, laïque et obligatoire des lois Jules Ferry. Le but ? Détacher les jeunes de l’Église et les transformer en citoyens républicains, prêts à défendre la patrie, main dans la main sur les bancs de l’école. La défaite de 1870 contre la Prusse était encore dans les esprits, et il fallait préparer la revanche en testant les colonies.
Dès les années 1880, des initiatives se développent, mêlant œuvres protestantes et écoles républicaines. Objectif : sortir les enfants des quartiers insalubres pour un bain de nature revigorant chez les paysans.
À la fin du 19e siècle, les enfants des quartiers pauvres étaient pris dans les griffes de la révolution industrielle, évoluant dans un environnement malsain. Les maladies comme la tuberculose faisaient rage. Pendant ce temps, les enfants des quartiers riches prenaient l’air frais à la campagne.
Mais au début du 20e siècle, l’aspect éducatif entre en scène. Edmond Cottinet, le génie des colonies de vacances françaises, a proposé de regrouper les enfants dans des centres collectifs pour leur apprendre à vivre ensemble et à devenir autonomes. Et voilà, une fraternité idéale est née, prête à se propager dans toute la société, surtout après les guerres mondiales.
Bien sûr, après ce premier chapitre, votre curiosité est piquée, et on vous comprend totalement ! Mais patience, petit à petit, page par page… Plongeons maintenant dans une histoire qui nous ramène aux charmantes contrées ariégeoises, remontons le temps et découvrons le chapitre du Castillon…
Article écrit par Virginie Devolder