Le synopsis : « Amina, Sami et Jennyfer sont lycéens en banlieue parisienne, dans le 93. A l’initiative de trois de leurs professeurs, ils se lancent dans une enquête inattendue sur un gigantesque projet de parc de loisirs qui implique de bétonner les terres agricoles proches de chez eux. Mais peut-on avoir le pouvoir d’agir sur un territoire quand on a 17 ans ? Drôles et intrépides, ces néo-citoyens nous emmènent à la rencontre d’habitants de leur quartier, de promoteurs immobiliers, d’agriculteurs et même d’élus de l’Assemblée Nationale. Une quête réjouissante qui bouscule les idées reçues et ravive notre lien à la terre ! »
Pour un changement de paradigme
A l’âge pivot de 17 ans où ils doivent choisir l’orientation de leurs futures études, la classe d’Amina, Sami, et Jennyfer pose des questions universelles : Quels sens donne-t-on à nos métiers et, in fine, à nos vies ? Quelles activités, quels équipement choisit-on pour nos territoires et quel impact vont-ils avoir sur nos vies ?
Des questions qui résonnent particulièrement en cette période où un changement de paradigme s’impose.
« Douce France » ne pouvait pas sonner plus juste.
Douce France c’est un documentaire passionnant, une réflexion pointue sur les enjeux de notre époque.
Douce France c’est un film pour faire bouger les territoires de demain.
Une conscience politique
Mais au-delà d’un véritable documentaire cinématographique, Douce France est un témoignage édifiant sur la conscience politique qui émerge chez des jeunes gens issus de la banlieue parisienne, à l’occasion de la construction d’un hyper centre commercial, aux portes de leur maison. Des jeunes qui pourraient être ceux de n’importe où ailleurs rassemblés autour de sujets divers et variés qui animent nos territoires.
Le film met donc en scène des jeunes qui se questionnent sur leur rapport à la nature, au monde, à l’argent ; ils n’en demeurent pas moins des jeunes adolescents ordinaires, avec l’ambivalence qui peut les caractériser à cet âge, avec leur naturel et leur franc-parler.
Ré-enchanter le quotidien
Et nous voilà ainsi rassurés sur la capacité des jeunes à ré-enchanter notre quotidien, notre vie, à donner du baume au cœur, à susciter de l’espoir, à envisager un avenir qui soit autre chose que du béton, du profit, de la consommation à outrance et de l’individualisme acharné.
Geoffrey Couanon, réalisateur du film, nous transmet un message, des messages. Il nous montre une jeunesse capable d’avoir un regard aiguisé sur ce qui l’entoure, capable d’intelligence collective, à l’affut de débats politiques et sensibles. Une des scènes nous montre un défenseur du projet Europacity, sujet prétexte du documentaire, perdre pied face à ce groupe de jeunes, « droits dans leurs bottes », courageux et acerbes, faisant preuve d’une logique implacable, avec une seule préoccupation : leur avenir, celui de leurs familles et celui des gens qui « font territoire ».
Douce France est ainsi avant toute chose le récit d’une émancipation intellectuelle et sociale des jeunes.
A regarder, et à programmer sur vos territoires en vue de débats riches et formatifs sur notre jeunesse.
Geoffrey Couanon est réalisateur cinématographique et animateur jeunesse. La société de production de ce film « De Deux Choses Lune » produit et diffuse des documentaires, fictions et œuvres audiovisuelles tous formats, conçoit et anime des ateliers d’éducation à l’image et organise des événements mettant en lien cinéma et territoires.
Elle porte à l’écran et aux oreilles, des expériences, des témoignages, des parcours de vie pour questionner, provoquer, « mettre sur le tapis », relier, tisser, échanger, faire évoluer.
Elle a pour essence l’appropriation de l’espace public par toutes les populations au travers de la compréhension des enjeux de territoires, mais aussi d’expériences sensibles et d’événements in situ.