Après le très joli portrait écrit par Christine ESCANDE, que je remercie au passage, mon tour est venu de faire le portrait d’un.e acteur.trice investi.e au sein de la plateforme Territoires Educatifs et c’est ainsi que je me dirige, sous un soleil radieux, vers la CAF pour rencontrer Lucie VIGIER
« Les voyages forment la jeunesse »
Montaigne
Alors que j’entre dans son bureau, je suis surprise par le bruit du train qui passe juste derrière ses fenêtres. Il est comme une invitation au voyage, il m’inspire et ça tombe plutôt bien car c’est justement le parcours de Lucie VIGIER, à travers ses voyages, que je vais vous raconter.
De train en train
Le voyage professionnel de Lucie Vigier commence en gare de Rodez.
Originaire de l’Aveyron, elle commence par me présenter son expérience de Conseillère Générale Junior alors qu’elle n’a que 14 ans. Elle est déléguée de classe quand ce projet, en partenariat avec le département de l’Aveyron, lui est présenté. Jeune fille déjà très engagée dans la vie citoyenne de son collège, c’est tout naturellement qu’elle intègre la commission « solidarité et santé » pour un mandat de deux années. Il s’agit d’une instance participative offrant aux collégiens aveyronnais la possibilité de s’exprimer de proposer, d’étudier et réaliser des projets d’un intérêt éducatif et départemental. Lucie VIGIER me raconte cette expérience forte et symbolique pour elle. A plusieurs titres : d’abord il s’agit d’aller siéger à l’assemblée départementale (impressionnant du haut de ses 14 ans), l’occasion de partager avec les autres collégiens impliqués dans ce projet. Puis aussi parce qu’elle porte la parole des jeunes de son collège, elle s’engage pour mener des actions concrètes, d’ailleurs elle participera à la réalisation d’un film autour de la prévention à la consommation de stupéfiants par les jeunes.
Au service du soin et des droits
Puis c’est en gare de Toulouse, que son train fait étape pour une classe prépa Hypokhâgne. Son objectif : travailler dans le service public, se rendre utile, donner aux autres et contribuer à la justice sociale.
Alors le train part pour Bordeaux, Sciences Po lui ouvre les portes d’une formation qui lui permettra de comprendre et d’analyser efficacement les enjeux du monde contemporain. Et c’est pendant ses années d’études à Sciences Po que son envie de découvrir de nouveaux horizons l’amène à dépasser les frontières françaises. Elle s’inscrit dans un parcours ERASMUS et part pour Oslow pour découvrir le service public en Scandinavie. Elle souhaite vivre une expérience de vie et découvre avec enchantement la culture scandinave ouverte sur l’extérieur, la nature et surtout comment les politiques sociales sont intégrées dans le quotidien des habitants.
Puis le voyage continue, et c’est à nouveau à Bordeaux qu’elle pose ses valises pour terminer ses études avant de traverser une partie du Sud-Ouest de la France pour intégrer l’Ecole Nationale Supérieure de la Sécurité Sociale à Saint Etienne. Elle étudie le système social, la protection sociale et l’accès aux droits. Lucie VIGIER se spécifie dans la branche maladie, ce qu’elle désire par-dessus tout c’est de faire partie du système qui soigne.
Et le voyage continue, elle revient en Aveyron pour son dernier stage et intégrer la Caisse Primaire d’Assurance Maladie où elle occupe des fonctions liées à l’accueil du public et de l’accès aux droits.
Faire du lien au sein de collectifs
Puis le temps est venu, en 2018, de prendre un dernier train, celui qui s’arrêtera en gare de Foix. Lucie VIGIER intègre la CAF de l’Ariège au sein de la branche famille. Et c’est cette même année qu’elle fait la rencontre de Nadine BEGOU et de Territoires Educatifs. Elle découvre ce projet fort ambitieux et plein de sens, elle se réjouit de participer à cette dynamique qui évite l’écueil des fonctionnements en silo. Comme elle dit : « Territoires Educatifs c’est ça ! C’est mettre de l’intérêt collectif, faire entrer nos desideratas respectifs et se mettre ensemble pour faire cohérence ». Elle découvre en Ariège une solidarité spontanée où l’intelligence collective est palpable, un territoire mobilisé qui a beaucoup de potentiel et dont la force du réseau est bien présente. Et puis l’Ariège, c’est la ruralité, à laquelle Lucie VIGIER est très attachée et où s’exprime son désir fort de donner à chacun les moyens de faire ce qu’il veut. Pour elle la CAF et Territoires Educatifs se donnent les moyens de répondre à cet enjeu d’égalité pour tous.tes. Lucie VIGIER aime faire partie du collectif et s’attache à faire du lien et à l’entretenir.
Le joyeux bazar et la rigueur
Avant de la quitter, elle me présente le programme d’un temps de cohésion des agents de la CAF qui aura lieu prochainement. Je lis les mots clefs représentant le travail de la direction autour de la mise en œuvre des politiques sociales : piloter, gérer, dialoguer, animer, communiquer, veiller, anticiper, contribuer … pour une CAF « solidaire et citoyenne ». Je ressens la force du collectif et l’investissement de Lucie VIGIER dans son rôle de directrice adjointe. Et ce très joli programme, dessiné et illustré à la main et bien c’est elle-même qui l’a réalisé ! Et je découvre ses talents d’artiste, de facilitatrice graphiste et son côté créatif ! Lucie VIGIER aime l’art, le dessin, la musique, le chant … et créer ! Créer des affiches, créer des ponts entre les gens et les politiques publiques, créer des espaces pour échanger et partager. Elle me parle ensuite des représentations de deux tableaux de KLEIN accrochées dans son bureau, celles devant lesquelles je la photographierai avant de partir. Et de me dire : « je les ai choisies parce que d’abord j’aime ce bleu et aussi parce qu’elles représentent pour l’une un joyeux bazar et pour l’autre la rigueur ! ». Et d’ajouter : « c’est un peu moi en fait, le joyeux bazar et la rigueur ! ».
Peut-être que dans un avenir lointain, un train l’emmènera vers une carrière d’artiste mais pour l’heure Lucie VIGIER a posé ses valises ici, en Ariège et compte bien poursuivre son objectif de contribuer au bien-être des ariégeois et ariègeoises de tout âge.
L’heure est venue de nous dire au revoir après une parenthèse qui nous a permis de mieux nous connaitre l’une et l’autre. Le temps nous est précieux et des rendez-vous nous attendent, l’une et l’autre sommes (un peu) bavardes et nous avons encore tant de choses à nous dire, alors nous évoquons rapidement quelques sujets professionnels, les projets à venir que nous voulons communs, partageons nos visions des choses et le rendez-vous est pris pour poursuivre nos échanges !
« Le plus grand voyageur n‘est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même »
Gandhi
Interview et portrait réalisés par Virginie Devolder
