Ces vacances 2020 ne seront pas comme les autres, c’est certain, mais il faudrait qu’elles s’en rapprochent.
Protocole sanitaire oblige, même allégé, chacun se demande aujourd’hui comment il va pouvoir gérer ce qui semble parfois ingérable, et faire que ces vacances ressemblent plus que jamais à des vacances.
La frustration fait grandir parait-il, mais comment permettre aux enfants et aux jeunes qui pendant plus de trois mois sont restés uniquement dans le cercle familial, de retrouver de la cohésion sociale, de l’envie d’être avec les autres ? Comment leur permettre de revenir sereins, en septembre, sur les bancs de l’école ?
Alors n’oublions pas que les organisations, non lucratives (associations locales, collectivités, mouvements d’éducation populaire) qui proposent des accueils, des séjours, des colos, pendant les vacances sont des actrices essentielles de l’éducation des enfants et des jeunes pour l’émancipation et la construction citoyenne de chacun d’entre eux.
Avec ou sans hébergement, c’est un brassage d’enfants de toutes origines, de toutes réalités culturelles et sociales qui est privilégié par ces organisations.
Les plus « grands » de notre pays sont passés par les colos, les « patros », le bafa, le scoutisme…Ils y ont appris la vie, le sens des responsabilités, de l’initiative…des animateurs, des directeurs mais aussi des enseignants y ont même construit des compétences en pédagogie actives et en dynamique de groupes.
Alors, incontestablement, dans un département qui a privilégié l’accueil des familles, des enfants, des jeunes, depuis de nombreuses années, qui en a fait un enjeu de développement territorial local, les colos, les séjours les accueils quotidiens sont apprenants, structurants, éducatifs.
Ne nous arrêtons donc pas sur ce terme de vacances apprenantes et faisons-en essentiellement une question de sémantique. Continuons à faire ce que nous savons faire, ce que nous avons toujours fait en prenant simplement conscience que les enfants seront peut-être plus nombreux cette année à avoir besoin de cette remobilisation nécessaire qui leur permettra de rebondir sur cette période délicate sans trop de heurts.
Et ce n’est que collectivement, à une échelle de proximité, pas seulement sur l’été mais dans la durée et la constance, que nous pouvons joindre les expertises des uns et des autres (élus, enseignants, animateurs, parents, travailleurs sociaux, acteurs associatifs…) pour repérer les enfants les plus fragiles, aller les chercher et trouver les solutions complémentaires les plus adaptées.
Les financements qui sont mis sur la table aujourd’hui visent notamment à faciliter l’accès des plus démunis dans un contexte économique et social difficile pour beaucoup de familles. Gageons que ces financements puissent être pérennisés dans le temps pour permettre aux accueils collectifs de mineurs dans notre département de remplir leur mission d’accueil du plus grand nombre.