Du Tremplin des jeunes à Graines de mômes, du portrait de Christine Escande à 1,2,3 soleil, de l’exposition Fragments aux Colos apprenantes… qu’est ce qui fait lien dans nos lignes éditoriales ?
Si l’on considère que le Tremplin a permis à des jeunes porteurs de projet de confronter leurs idées et leurs attentes à des décideurs,
Si l’on considère que Christine Escande trouve sens lorsqu’elle travaille avec « des personnes qui ont un autre point de vue, qui portent des discours pluriels, et qui sont dans d’autres systèmes de fonctionnement »,
Si l’on considère que Graines de mômes permet aux enfants de comprendre leur environnement pour mieux agir dessus,
Si l’on considère que l’exposition Fragments interroge la relation entre le rationnel et l’irrationnel,
Si l’on considère que les Colos apprenantes peuvent être aussi des tremplins pour les plus démunis,
Alors peut-être nous dirons nous que le lien entre tous ces sujets c’est la volonté de lutter contre le fatalisme, le facile, le tout prêt, la consommation, l’idée reçue, la fausse information… en transcendant l’esprit critique et en privilégiant la pensée complexe.
La pensée complexe est accessible à tous. Elle ne dit pas que le monde est dominé par des « sachants » et qu’il y a des choses que l’on ne peut pas comprendre. Elle dit simplement que chacun peut et doit avoir accès à la connaissance, que chacun a une raison, que l’esprit critique, le débat et l’engagement individuel et collectif doivent conduire au choix en pleine connaissance, en pleine conscience.
Chaque individu évolue dans différentes sphères, qu’elles soient environnementales, sociales, économiques, politiques… Chaque individu peut agir de là où il est et chaque place à son importance et sa légitimité.
Complexité vient du latin complexus « ce qui est tissé ensemble ». Il s’agirait donc, par la pensée complexe, d’améliorer notre capacité à relier des éléments pour changer de paradigme.
Lorsque les Clés-rièrent, dont le projet est présenté dans les actualités d’avril, associent santé et partenaires locaux, collectivités, population, organismes publics… elles élargissent une politique publique d’offre de santé pour une meilleure prise en compte des patients et pour une prise en compte surtout globale et sociale de la santé, au plus proche des territoires et des populations. Elles relient ainsi des éléments pertinents en s’appuyant sur le principe de l’intelligence collective.
« Par opposition au mode de pensée traditionnel, qui découpe les champs de connaissances en disciplines et les compartimente, la pensée complexe est un mode de reliance. Elle est donc contre l’isolement des objets de connaissance ; elle les restitue dans leur contexte et, si possible, dans la globalité dont ils font partie. »
Edgar Morin
L’éducation à la pensée complexe, à l’esprit critique devient ainsi une feuille de route à laquelle il est urgent de se raccrocher dans le contexte actuel et dans laquelle nous devons inscrire l’ensemble de nos structures éducatives.