BPJEPS et PROJET : une UTOPIE

  • 18 novembre 2021
  • Elus - Enseignants - Professionnels de l’animation

Actualités de la formation Éducation populaire Métiers de l'animation

C’est par une curieuse intervention que la promo ariégeoise BPJEPS 2021 allait cheminer vers la fin de son parcours de formation, mercredi dernier.

Si la méthodologie de projet n’avait, a priori, plus de secret pour l’ensemble des stagiaires présents, cette intrusion allait bousculer les certitudes et remettre du sens et de l’ordre dans les pensées. C’était en tout cas son objectif.

Et si on se disait que le projet c’est d’abord une UTOPIE, une situation idéale que l’on veut atteindre, tout en sachant que l’on n’y arrivera pas complètement, mais vers laquelle on va cheminer ?

Un cheminement

Un projet éducatif accompagne la personne, l’aide à sortir d’elle-même. N’oublions pas que le mot éducation a une double étymologie : Educere, conduire hors de, élever, mais également Educare, nourrir. Il s’agit donc de permettre à la personne de sortir d’elle-même pour comprendre d’où elle vient et là où elle va. Mais c’est aussi l’accompagner, cheminer à côté d’elle, la « nourrir » de situations, de rencontres qui vont lui permettre de se construire, de s’émanciper.

Des valeurs en souffrance

Atteindre une situation idéale fixée, c’est donc interroger tout d’abord les valeurs en souffrance. C’est interroger les acquis, les comportements, les savoirs faire, les attitudes… de la personne, des personnes, et de le faire à partir de critères et d’indicateurs précis.

Et si un projet vise l’acquisition de compétences, n’oublions pas que la compétence se construit à partir de savoirs mais que le savoir ne fait pas automatiquement une compétence.

Un projet éducatif définit donc un processus d’accompagnement d’une personne, d’un enfant, d’un jeune, en pleine conscience de qui il·elle est.

Avant, pendant, après

Cette personne sera, à l’issue du processus, en capacité de dire ce qu’elle est en mesure de faire, qu’elle n’aurait pas su faire avant le projet et qu’elle sera en mesure de refaire demain dans n’importe quelle autre situation.

Et c’est essentiellement à cette condition là que le savoir sera devenu compétence.

Ce mercredi 10 novembre, les stagiaires BPJEPS ont donc eu l’occasion d’interroger leurs certitudes, de remettre leurs idées en ordre. Et quoi de mieux que des LEGO pour agencer tout ça ?

C’est effectivement à partir d’une construction collective en LEGO qu’ils ont eu à expliquer le projet éducatif à un parterre de novices fictifs. Un exercice qui permet de structurer la pensée, tout en vivant une démarche créative.

Désintoxication de la langue de bois

Un exercice qui leur a également permis de mettre l’accent sur l’utilisation standardisé que l’on fait souvent des mots, dans notre « jargon éducatif » et qui nous amène parfois à parler en « langue de bois ».

C’est donc par un exercice autour de la désintoxication de la langue de bois, réalisé à partir du visionnage d’un extrait d’une interview de Franck Lepage, que la journée s’est achevée. Il s’agissait de mettre en évidence que ce qui est évident pour un individu ne l’est pas forcément pour son voisin et que le partage du sens des mots est un préalable nécessaire à toute compréhension mutuelle.

De quoi sortir le projet éducatif d’un emballage parfois trop formaté et inaccessible à tout un chacun !

Gageons que cette approche aura permis de faire bouger des lignes !

Intervention construite par Catherine Sené et Nadine Bégou à partir de leur rencontre inspirante avec Alain Bollon, expert international auprès de l’Unesco et de l’Union européenne en évaluations des systèmes de formation et d’éducation.