Le Comité départemental pour des politiques éducatives concertées du 31 janvier dernier se terminait sur une prise de paroles des représentants institutionnels, territoriaux et associatifs.
Nous relayons ici le discours final porté par Muriel Faure-Brac au titre des associations d’éducation populaire départementales qui se sont engagées, au cour des travaux, à porter plus loin leur action collective, dans un contexte national qui doit refaire place à l’initiative, à l’humanisme et à la solidarité.
Mesdames et Messieurs
Les moments comme celui que nous venons de vivre constituent par leur sujet et leur composition des étapes importantes et rares dans la vie d’une démarche telle que « Territoires Éducatifs ».
Je ne reviens pas ici sur l’histoire de ce partenariat qui a été précisément détaillée cet après-midi. Je me permets simplement de souligner l’importance que cette histoire, notre histoire, a eu dans des moments cruciaux ces dix dernières années. Moments que nous n’aurions pas traversés de la même manière sans cette dynamique et ce lien coopératif.
Chacune de nos organisations, chacune des institutions, chacun des partenaires, bref, chacun des membres de la plateforme a, durant cette période, été amené à une occasion ou à une autre, à témoigner dans son réseau de la qualité de notre coopération ariégeoise et de la force que cela représentait dans notre contexte.
Les échanges de cet après-midi montrent à quel point le sujet n’est pas clos. Les enjeux que nous avons exposés lors de nos débats nous obligent à poursuivre la réflexion et à continuer d’innover, en élargissant encore notre réseau et en confirmant que s’associer est une force.
Nos associations d’Éducation Populaire réaffirment leur volonté à œuvrer avec les acteurs publics et ceux de terrains, en coopération, dans le cadre d’un partenariat horizontal.
En 2001, Kofi Annan déclarait : « La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat. »
Montée des totalitarismes, des tentations antidémocratiques, des conflits internationaux ; cristallisation des positions, échec des diplomaties, désastres humains…
Notre monde de 2024 ne semble pas suivre tous les jours la voie proposée par l’ancien secrétaire général des Nations Unies…
Dans ce contexte où la tentation d’un vote favorable à l’extrême droite se renforce, notre histoire, nos principes nous engagent à donner plus de force sur les territoires, sur les bassins de vie, aux projets et actions qui renouent avec la solidarité collective, la rencontre éducative et culturelle entre les habitants, la recherche de ce qui nous réunit et non de ce qui nous divise.
Nous voulons aller plus loin dans l’affirmation de notre responsabilité dans l’accompagnement des initiatives qui créent du progrès humain afin d’éviter le retour à l’obscurantisme. Nous devons donc être plus présents collectivement dans le pilotage de cette démarche Territoires Educatifs, ce travail en « collèges » préfigure une gouvernance renouvelée.
À notre niveau, concrètement, nous entendons redonner plus de force à la vie associative locale démocratique, aux collectifs locaux, à la créativité culturelle et solidaire des habitants pour faire territoires d’éducation populaire. Pour cela nos travaux d’aujourd’hui entre fédérations et associations d’éducation populaire ont montré la volonté d’agir selon nos compétences sur des enjeux ciblés et d’être plus à l’initiative collectivement pour construire, en dehors de logiques de marchandisation, un dialogue exigeant avec nos représentants élus et les institutions, sur ce qui fait société.
Ce besoin d’éducation populaire n’est pas un archaïsme. Il reste d’une réelle actualité dans un monde en mutation. Il a par le passé été à plusieurs reprises vecteur de progrès social dont les fruits sont encore aujourd’hui présents. Cette fonction sociale doit être soutenue pour ce qu’elle est d’abord : un projet global qui part du terrain pour revenir au terrain.
Pour les années qui viennent, à nous, ensemble, au sein de la démarche « Territoires Éducatifs » qui nous réunit ici, d’en faire un levier puissant pour faire vivre des communs humanistes.