Portrait du mois : Sylvaine Gendron, des bords de Loire aux bords du Salat

  • 24 juin 2025

Actualités du réseau Portrait

Préambule

J’ai découvert, au travers de cette interview avec Sylvaine Gendron, coordonnatrice Enfance en Couserans, que faire un portrait n’était pas une chose anodine.

Un sentiment étrange m’assaillait, une sorte de retenue parce que je ne savais pas si je pouvais m’autoriser à rentrer dans la vie privée d’une personne que je croyais connaitre de par nos relations professionnelles, mais que je découvrais sous un angle nouveau.

L’histoire que Sylvaine m’a racontée commence à Cholet, belle ville du Maine-et-Loire. C’est là, dès le plus jeune âge, qu’elle allait faire ses premiers pas dans “le socio-éducatif”. C’est là qu’elle est tombée dans l’animation !

Enfant des cités

Il faut dire que Sylvaine est une enfant des cités et que c’est incontestablement à partir de cette condition sociale que s’est construit un parcours. Tout a démarré dans une petite association qui s’était créée pour permettre aux enfants de la cité de s’évader, de pousser les murs, de découvrir d’autres possibles…Elles en furent, avec sa sœur, les deux premières adhérentes et profitèrent des activités proposées, allant de la danse au pied des immeubles aux camps organisés dans les bois ou près des étangs de la campagne environnante. Des espaces de liberté, de bien être, d’échange, de rencontre, de convivialité, de joie… Des relations chaleureuses avec les copains, des cabanes à foison, des parcours plus aventureux les uns que les autres…

L’association est devenue, au fil des ans, le Comité d’Animation de la ville. Et Sylvaine y est restée de sa toute petite enfance à l’âge adulte, traversant ainsi une multitude de sentiments, d’émotions, de projets, de personnes…un riche capital qu’elle promène encore aujourd’hui dans sa valise.

Continuer sur la voie ouverte par cette expérience fut donc une évidence, tout d’abord en passant le BAFA qui lui permis d’être animatrice dans l’association.

Mais, sur un plan professionnel, c’est en tant qu’institutrice qu’elle se projetait. Objectif par conséquent : une licence qui lui permettrait d’accéder à la formation adéquate ! 

Science et social

Possédant une appétence pour la science à travers un esprit logique et cartésien et à travers le goût de la recherche, elle passe un DEUG-B (Sciences) puis se dirige vers une Licence Biologie-Géologie… avant de se rendre compte que ce n’était pas vraiment fait pour elle…

Qu’à cela ne tienne, elle décide de mêler appétence pour la science et attrait pour le social en se dirigeant vers un DUT Carrière Sociale et Médiation scientifique à Tours.

Devant effectuer un stage dans le cadre de sa formation, elle arrive à Toulouse par choix “pratico-pratique” puisque sa sœur y habitant, elle allait pouvoir être hébergée à titre gracieux.

Par conséquent, ce sont « Les Petits Débrouillards » qui l’accueillirent en stage et qui, très accros à ses qualités humaines et professionnelles, la gardèrent, pendant sept ans ! Le lieu rêvé, alliant science et éducation.

Elle a appris beaucoup au sein de cette structure. Elle y a cependant travaillé avec beaucoup de public favorisés et c’est parce qu’elle pensait alors qu’elle serait plus utile ailleurs, qu’elle a enchainé avec un poste de responsable de l’ALAE de Bellefontaine au sein de la cité du Mirail.

« Là, j’ai eu l’impression d’être davantage utile, plus enthousiaste, plus à ma place ! C’était un peu comme à la maison ! »

Je ne doutais pas, pour ma part, à ce moment-là, que son expérience vécue en tant qu’enfant d’une cité ait permis à des enfants du Mirail de voir plus haut et plus loin, par-delà les tours…

L’apothéose : le Couserans

De fil en aiguille elle croisa le réseau LE&C Grand Sud et commença à travailler pour eux jusqu’à cette proposition du poste qu’elle occupe aujourd’hui à Saint-Girons depuis 2022.

Une toulousaine qui accepte d’aller travailler en Couserans ? Il n’y a jamais de réel hasard. Ce territoire du Couserans, elle le connaissait déjà ! Lorsqu’elle était enfant, elle venait en vacances chez des cousins. Ils s’étaient installés là, dans les années 70, pour développer une activité agricole.

« LE SALAT : Que de beaux souvenirs d’enfance ! »

Me partagera-t-elle avec un peu de nostalgie dans les yeux. Alors cette proposition de poste, ce fut l’apothéose !

Sylvaine remercie les collègues du Couserans qui l’ont à la fois accueillie avec chaleur et enthousiasme et qui l’ont également accompagnée dans sa prise de connaissance du territoire, dès son arrivée. Elle a aussi très vite découvert, grâce au réseau départemental, les spécificités de chacun de ces bouts de terre ariégeois qui donnent à ce département une identité toute particulière entre plaines et montagnes, entre jeunes et anciens, entre tourisme et agriculture, entre « gens du pays » et nouveaux arrivants….

« L’Ariège, plusieurs Ariège en une en fait, avec pour points communs la volonté de relever des défis, de conforter et, en ce qui nous concerne, de développer de belles actions pour les enfants et les jeunes du département ».

« Le territoire où nous travaillons est le témoin d’une belle dynamique portée par l’engagement de chacun des acteurs locaux aux bénéfices de nos enfants et jeunes »

dira-t-elle avec les yeux remplis de la passion que nous lui connaissons ; et elle enchaîne :

« C’est ce que l’on retrouve dans « Territoires Éducatifs 09 » ; cette dynamique spécifique à l’Ariège permet de créer des liens entre toutes et tous, de faire de belles rencontres, de partager des expériences, d’échanger et de se sentir soutenus dans nos actions en faveur des enfants et des jeunes. »

Sylvaine habite dans la Haute Garonne. « Je fais une heure de route pour venir travailler en Ariège mais je le fais avec plaisir parce que ces environnements naturel, professionnel et humain me permettent de m’épanouir dans mon travail. » Et elle rajoute avec un sourire malicieux « Je peux le faire, mes enfants sont grands maintenant… »

Merci Sylvaine pour cet échange, pour ton implication, pour ton engagement et ta contribution à l’amélioration des conditions de vie des habitants du territoire ariégeois.

Interview et portrait réalisé par Sylvie Ruffié