Les coordonnateur.rice.s des services enfance jeunesse des collectivités territoriales, animateur.rice.s du partenariat éducatif local, sont particulièrement mobilisé.e.s dans cette période de crise sanitaire. Durant le confinement, ils.elles se sont retrouvé.e.s en visioconférence, dans le cadre du partenariat éducatif départemental, afin d’échanger sur la réouverture des établissements scolaires le 11 mai qui impliquait une nouvelle montée en charge de leurs services.
Des personnels indispensables
Au-delà de l’école, c’est toute une organisation éducative qui est impactée et donc des personnels multiples qui sont mobilisés. L’accueil des enfants avant la classe, autour du temps de restauration, le soir après la classe, le mercredi, pendant les vacances, le week-end parfois… autant de temps complémentaires les uns des autres qui contribuent à l’éducation globale des enfants, à leur éducation citoyenne, à leur apprentissage du « vivre ensemble » ; des temps indissociables du temps scolaire, des temps qui garantissent un équilibre et une cohésion sociale indispensables.
En Ariège les services enfance-jeunesse, avec notamment la création, il y a plus de trente ans, des accueils de loisirs associés à l’école (ALAE), ont largement contribué à maintenir des populations et à en accueillir de nouvelles en offrant des services de qualité. Dans cette situation de crise, les animateurs et animatrices sont également des personnels indispensables à sa gestion, ils l’ont largement démontré en accueillant, aux côtés des enseignant.e.s, les enfants prioritaires et en maintenant un lien permanant avec les familles .
Le partenariat éducatif pour faire un pas de côté
Au-delà du nécessaire cadrage national qui est posé, les coordonnateur.rice.s des politiques éducatives locales sont convaincu.e.s que c’est à une échelle de proximité que les décisions doivent être prises compte-tenu des particularités et différences de chaque bassin de vie ariégeois. Elles doivent l’être qui plus est de façon collégiale, afin qu’elles soient comprises et respectées. Les responsabilités ne peuvent être que partagées.
Les questions qui habitent ces professionnel.le.s sont nombreuses et personne n’a, de leur avis, dans les conditions exceptionnelles actuelles, la légitimité pour y répondre seul.
Dans le primaire, si l’Education Nationale est responsable de l’enseignement, les collectivités territoriales ont la responsabilité des conditions qui permettent à l’enseignement de se dérouler : les équipements, les locaux, la restauration, l’organisation des temps périscolaires… et elles ont particulièrement une responsabilité pénale dans la mise en œuvre des préconisations sanitaires.
Aujourd’hui, les élus ne peuvent répondre seuls à ce qui leur est demandé et l’Éducation Nationale ne peut leur imposer une décision qu’ils ne seraient pas en mesure de mettre en œuvre. N’est-il donc pas nécessaire de créer, de manière transitoire, des espaces de décisions capables de gérer cette situation de crise ? Des « commissions de déconfinement » auxquelles seraient associés des représentants de parents, d’associations locales, des professionnels de l’éducation, des experts médicosociaux… pour dégager une intelligence collective, pour faire un pas de côté et trouver des solutions inédites. Il est nécessaire que chacun agisse en responsabilité et qu’une confiance collective soit générée pour une action plus efficiente et responsable et pour permettre de répondre prioritairement aux besoins des plus démunis.
La préparation des vacances et de la rentrée de septembre, qui risque de se faire dans les mêmes conditions, est un enjeu dont il est important de se saisir collectivement dès maintenant.