Cet article proposé par les PEP de l’Ariège relate l’objet de la journée associative qui a rythmé le temps de l’association tout dernièrement. Et justement, il s’y est agi de « TEMPS ». Nous n’avons aucun doute sur le fait que chaque lectrice ou lecteur de cet écrit se retrouvera dans cette interrogation sur sa propre relation au temps. Puisse cette réflexion nous amener par des introspections individuelles à découvrir ce que cache aujourd’hui cette dernière.
Depuis plusieurs années les Pep de l’Ariège ont pris l’habitude de réunir une fois l’an bénévoles et professionnel·les pour réfléchir et échanger sur un thème transversal aux activités de l’association.
Le 16 juin dernier, 110 personnes étaient donc rassemblées au Centre Universitaire de Foix pour explorer les questions de temps dans nos quotidiens. Ce temps qui manque, après lequel on court, qu’on aimerait avoir, qu’on n’a pas, qu’on prend parfois ; ce temps qui passe vite.
Une journée placée sous le double signe de la convivialité et de la réflexion. Réflexions articulées en deux temps, avec l’aide de Francis Jauréguiberry, sociologue ayant travaillé sur ces questions d’identité dans la société hypermoderne.
En premier lieu, prendre le temps de penser nos quotidiens, nos pratiques, nos relations aux personnes concernées par nos actions.
Prendre le temps de penser la façon dont on prend le temps nécessaire et suffisant pour construire le lien à l’Autre, pour le rendre solide et soutenant.
Prendre conscience de l’environnement hypermoderne dans lequel nous baignons, toujours relié·es à nos smartphones, véritables « doudous » contemporains. Repérer notre dépendance, grande ou petite, quand nous rallumons et consultons nos écrans aussitôt sorti·es de la salle de réunion.
Se demander pourquoi cette sensation d’urgence permanente, alors qu’à bien y regarder, très rares sont les réelles situations d’urgence dans nos quotidiens professionnels.
Interroger le sens de l’immédiateté des réponses que l’on attend de chacune et chacun aujourd’hui ; se demander pourquoi on s’excuse en rappelant quelqu’un à qui on n’a pas pu répondre sur l’instant.
Dans un second temps, Penser le temps avec d’autres êtres vivants, avec des poètes, des photographes, philosopher, éprouver…
Dresser les constats des envahissements du quotidien et de l’emballement de nos rythmes ; les identifier, les analyser. Chercher des améliorations, faire des propositions, tenter des aménagements pour faire évoluer la situation, améliorer nos cadres de travail.
Mieux préparer nos réunions, se demander si la présence de tout le monde est vraiment nécessaire, maitriser les temps de parole, sanctuariser des temps de réflexion pour analyser nos organisations, nos fonctionnements.
Et enfin être vigilant·es à nos rythmes, à ceux de nos collègues. Repérer et refuser les accélérations injustifiées. Tenir, chacune et chacun de nos places, ce rôle protecteur de nos cadres de travail. Nous protéger mutuellement.
Autant de défis à relever dans les temps qui arrivent si nous voulons faire exister des environnements protecteurs, des relations humaines vraies, des temps et des espaces au sein desquels chacune et chacun trouve une place juste, considérée, active.


