Quand la grande histoire donne naissance à la petite histoire – Épisode 1 – La colo de Castillon-Tarnos

  • 20 novembre 2025

Actualités du réseau Rubri'colo

Nous avons eu le plaisir de rencontrer Dan Désarnaud et Norbert Meler en leur titre d’anciens moniteurs de la colo de Castillon-Tarnos dans les années 60, pour nous parler d’une époque, aujourd’hui révolue…mais peut-être pas tant que ça !

La colo de Castillon Tarnos c’est l’héritage d’une histoire prenant racine dans les tragiques conséquences de la guerre qui amenaient à ne pas oublier les enfants de la nation, devenus pupilles bien malgré eux, après une 1ère guerre mondiale bien ravageuse.

C’est ainsi qu’en 1916 se crée « l’œuvre ariégeoise des pupilles de l’école publique » qui s’engage à porter aide et assistance aux pupilles ariégeois.

Comme partout en France, en 1926 ces œuvres de guerre deviendront « associations de paix » et c’est ainsi que l’œuvre ariégeoise deviendra « association des pupilles de l’enseignement public », plus connue aujourd’hui sous le patronyme de « PEP de l’Ariège ».

Cette aide aux enfants, élèves et anciens élèves des écoles publiques, allait perdurer dans le temps et leur permettre également de partir en vacances pour découvrir d’autres possibles, pour leur apporter un peu de bonheur dans un environnement stimulant.

C’est ainsi qu’après une expérience concluante qui offrit à 300 enfants ariégeois entre 1949 et 1950 l’occasion de découvrir le pays basque, les PEP eurent l’opportunité d’acheter le domaine de Castillon-Tarnos pour en faire une base de vacances permanentes.

Et c’est par conséquent à partir de 1952 que le projet se concrétise et que des générations de jeunes ariégeoises et ariégeois auront le bonheur de vivre cette parenthèse hors du temps et hors de leur quotidien.

Si Dan et Norbert n’ont pas connu les débuts de Castillon, c’est autour de 1968 qu’ils y exerceront. L’expérience reste forte, vibrante, inoubliable, constituante.

Une étape de leur parcours qui les a incontestablement forgés et qui a contribué à faire d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui.

Il faut dire que, dès le départ, la colo de Castillon, c’était un engagement militant collectif, une solidarité sans précédent, une générosité indéfectible.

Dan se souvient par exemple que, pour concrétiser l’achat de la colo, chaque enseignant ariégeois avait mis dans le panier commun le montant correspondant à une journée de travail.

Norbert appuie quant à lui sur le contexte historique,

« une période où bouillonnent les idées, un tourbillon dans lequel nous étions pris, les uns et les autres. On était les héritiers de la libération, on vivait avec des utopies de gauche, on prônait un changement de société, l’égalité des salaires et tant de choses encore. Et nous avons eu la chance d’être encadrés par des personnes (tous les deux citeront Jean FEIX, un monument de rigueur) qui nous ont fait mettre ces idées en rapport avec le terrain ».

« Toute notre vie est portée par cet idéal de l’époque, rajoutera Dan, après ça, tu sais où tu vas »

Castillon-Tarnos c’était trois périodes de trois semaines chacune. Au démarrage, une dizaine de bus qui attendait les enfants sur le champ de mars à Foix et qui embarquait également des moniteurs dont certains venaient, juste avant le départ, de passer leur brevet de surveillant de baignade mis en place par « jeunesse et sports » pour l’occasion.

C’était aussi une nuit de trajet (pas d’autoroute à l’époque) pour arriver à 7H du matin à destination, « pas très frais mais dispos », le baume au cœur, pour faire vivre cette parenthèse inoubliable à des enfants de tous âges.

Mais une fois sur place, Castillon-Tarnos c’était des activités tournées vers l’environnement, vers les habitants locaux qui voulaient tous apporter leur pierre à l’édifice. Le moindre espace devenait terrain de jeux, tout était simple et chaque encadrant redoublait d’imagination pour rendre chaque journée exceptionnelle, chaleureuse, joyeuse.

Nous vous dévoilerons les détails de ces journées dont nous ont parlé Dan et Norbert dans le prochain épisode de cette petite histoire.

En les écoutant, nous nous demandions seulement si les colos d’aujourd’hui, même si rien n’est comparable dans un contexte différent, étaient porteuses des mêmes engagements, du même sens, des mêmes valeurs, des mêmes principes…A méditer…

La suite lors de l’épisode n°2 de cette petite histoire.